Créativité : dépasser la fixité fonctionnelle

Un article de notre confrère designer Bernard Lebelle présentait notre incapacité à être créatif due à la ‘fixité fonctionnelle‘, notre difficulté à imaginer pour un objet une autre utilisation que celle ‘classique’. L’exercice proposé suppose en effet de ‘sortir du cadre’ … ( lire l’article n’est plus possible, mais j’ai retrouvé une autre référence 😉 Voici l’exercice : « Nous disposons uniquement d’une boîte d’allumette, d’une boîte de punaises et d’une bougie. Notre tâche est de trouver un moyen de fixer la bougie sur un tableau de liège sur un mur sans que la cire ne puisse dégouliner sur la table ou le sol« .

J’ai toutefois laissé un commentaire : en suivant simplement le raisonnement ‘valeur(s)’, j’ai résolu le problème sans difficulté … Et je suis certain que tous peuvent faire de même !!! Voici :

Le raisonnement Valeur(s) à la base de nombreuses méthodes d’optimisation permet de dépasser presque facilement la ‘fixité’ fonctionnelle, pour imaginer des solutions alternatives ET optimales à la solution à améliorer.
Si l’on souhaite optimiser une solution existante, le 1er point est de répondre à la question « à quoi ça sert ? » AVEC les parties prenantes concernées (utilisateurs et autres). Cette ‘analyse fonctionnelle’ (sic) permet de leur faire exprimer les performances attendues, indépendamment de solutions.
Dans cet exercice, c’est le point de départ : « Notre tâche est de trouver un moyen de fixer la bougie sur un tableau de liège sur un mur sans que la cire ne puisse dégouliner sur la table ou le sol« .
Mais attention à séparer les différents besoins, ici exprimés en une seule phrase ! Il s’agit de :
> fixer la bougie sur un tableau de liège sur un mur
> protéger la table et le mur de la cire dégoulinant de la bougie
La 2e étape du raisonnement valeur(s) est de répondre à la question « que suffit-il (pour répondre à chacun de ces besoin)? », à nouveau avec les parties prenantes concernées (qui seront alors plutôt des fournisseurs potentiels que des utilisateurs).
Le point important est de répondre d’abord indépendamment pour chacun des besoins, sans tenir compte des autres ! Puis de combiner ces solutions optimales pour répondre à tous les besoins exprimés.
Essayons :
  •  que suffit-il pour fixer la bougie sur un tableau de liège sur un mur ?
– fondre la bougie sur le mur ? pas sûr que ça tienne
– fixer la bougie avec une punaise ? peut-être en réduisant l’épaisseur de la bougie, ou en faisant fondre la cire autour d’une punaise …
– avoir un tableau de liège fixé horizontalement sur le mur ? ce n’est pas précisé dans l’énoncé …
… pas sûr d’avoir trouvé une solution
  •  que suffit-il pour protéger la table et le mur de la cire dégoulinant de la bougie ?
– mettre qq chose sur la table ? par exemple la pochette d’allumettes … ou la boîte de punaises !
– garder la bougie éteinte ? il n’est pas précisé que la bougie doive être allumée …
  •  combinons :
– si l’on commence par fixer la bougie, ça ne marche pas …
– si on commence par imaginer la protection, par la boîte de punaises, il est beaucoup plus facile d’imaginer de fixer la boîte avec les punaises, plutôt que la bougie ! CQFD
Mon expérience -20 ans de conseil en création de valeur(s)- montre que pour dépasser cette ‘fixité fonctionnelle’, le plus efficace est d’exercer la créativité pour chaque besoin séparément, en oubliant les autres : cela ouvea quasi systématiquement à des innovations radicales. Voir par exemple : http://valeursetmanagement.com/innovation-radicale-ronflement-et-pot-dechappement/

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