Manager par la méthode des Cinq flux ou la désintermédiation des managers

cyrenac-logoMerci à notre confrère Patrick Chabanes de présenter sur son blog Cyrénac la méthode du cabinet de conseil Vietnamien  Officience, tout à fait dans la ligne de notre vision de l’entreprise.

La modélisation système permet en effet de mettre en évidence qu’une organisation sert bien à gérer des flux, matériels ou immatériels, qui doivent contribuer à créer de la valeur pour chacun de ses parties prenantes.
company model
On y retrouve les 5 flux mentionnés dans cet article, détaillés un peu différemment (voir les détails dans l’article en anglais publié sur V&M, et le manuscrit diffusé aux abonnés de V&M) :
  • physiques : venus des fournisseurs, transformés et mis à disposition des clients et utilisateurs
  • argent : revenant des clients en échange des produits/services et redistribué vers les fournisseurs, employés et financeurs, dont les actionnaires
  • énergie : servant à la transformation des biens, au bien-être des employés, à la circulation de l’information …
  • informations : sur les clients, fournisseurs, employés, environnement, société, design des offres et des opérations … actuels et potentiels.
Ces informations sont constituées de données, mais aussi de relations et des émotions qui les sous-tendent et sont au moins aussi importantes pour les parties prenantes.
On note que le flux d’énergie n’est pas mentionné parmi les 5 flux (ou bien il est compté parmi les flux ‘matériels’ ?). Ceux-ci distinguent les flux immatériels de connaissances, sentiments et réputation. Tout à fait d’accord, même s’il s’agit bien d’information : leur forme et surtout leur utilité sont différentes ! La modélisation système permet de différencier des niveaux : les données se transforment en information, qui entre en relation avec d’autres (connaissances), pour générer des sentiments, qui servent de base à l’action …
Par contre, écrire que les flux immatériels ne sont pas mesurables me paraît très discutable ! Une partie de ces flux sont d’ailleurs stockés dans l’organisation : les immobilisations et autres capitaux financier et immatériels (relations client et fournisseurs, « ressources humaines », innovations, connaissances, marque …) et fondent le ‘goodwill’ de l’organisation et une bonne partie de la valorisation boursière de biuen des entreprises : c’est donc qu’ils sont mesurables ! Même s’ils restent bien subjectifs et plus difficiles à mesurer que les flux physiques et d’argent…  Ceci rejoint les débats sur la difficulté de mesurer la ‘valeur’ autre que économique : c’est pourtant faisable, puisque des décisions sont prises en en tenant compte. Nous reviendrons sûrement sur ce sujet.
Notons que cette méthode ne semble pas tenir compte que l’organisation transforme ces flux : c’est évident pour le flux physique, mais aussi pour les flux d’informations ! Son but est alors de ‘créer de la valeur pour chaque partie prenante’ par échanges de flux d’où chacun perçoit tirer plus qu’il ne donne :
  • le client reçoit des produits-services en échange d’argent …
  • le fournisseur donne des entrant produits-services en échange d’argent …
  • l’employé donne temps, compétence, motivation … contre argent, statut, relations …
  • l’actionnaire donne de l’argent hier contre de l’argent demain ..
  • l’environnement donne des conditions de vie, air, eau, etc. contre … du respect ?
  • l’administration donne des infrastructures (routes, éducation etc.) contre des impôts …
  • etc.
Notons également que cette vision de l’organisation ne préjuge pas qu’il y ait ou non des managers, puisqu’elle s’applique aussi bien aux entreprises ‘classiques’ qu’à celles qui décident de s’en passer ! Mais la mise en évidence du rôle de l’organisation dans cette gestion de flux souligne que le rôle des managers n’est pas directement crucial à celle-ci, et qu’on peut faire autrement !?

3 commentaires


  1. Bonjour, je suis Duc, un des associés d’Officience et je souhaite apporter quelques clarifications sur les 5 flux :
    -Oui l’énergie entre avec le flux « matière ». De même que livrer un produit ou exécuter service à temps et en conformité. Du coup le mot « matière » n’est peut-être pas le plus adapté j’en conviens. Peu de gens trouvent naturel une équivalence matière-énergie…
    – par non-mesurable on entend subjectifs en effet. Il n’y a pas d’étalon universel. Oui, on peut définir des KPI secondaires, des « trackers » qui donnent une idée (ex: Klout pour la réputation) mais jamais parfaite.
    – lorsqu’on paye un iPhone 1000€ alors qu’il coute 200 en sortie d’usine, c’est une transaction hybride : Apple monétise sa marque, un gros capital confiance(réputation) + sentiment(design). Pareil pour le goodwill d’une société, c’est toujours très subjectif quoi qu’essaient de faire paraitre analyste avec leurs grosses feuilles Excel.
    – En fait nous voyons l’information (la data) comme une sorte de support, de container que l’on peut remplir avec une charge utile qui peut être soit un sentiment (un smiley), soit de la confiance (un « like »), soit une connaissance (une mesure du monde réel ou une idée)
    – Oui on prend des décisions basées sur les flux immatériels ; je mets seulement en garde ceux qui pensent qu’il s’agit de décisions purement rationelles et qui mettent en scène des scénarios rationalisants pour se le faire croire (comme par exemple d’énormes feuilles excel…). Il faut assumer sa part d’humanité, comme on le dit souvent une question n’a pas toujours qu’une seule bonne réponse …
    – Si notre modèle ne fonctionne pas bien avec l’environnement, c’est parce que les flux sont toujours d’humain à humain #H2H et qu’il n’y a pas d’humain pour représenter la planète !
    – Excellente remarque conclusive ! Oui nous avons mis au point cet outil référentiel justement dans le cadre d’une transition sans managers à Officience. C’est très bien vu, toutes mes félicitations !

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