Le monde a-t-il un sens ? par Jean-Marie Pelt

pelt le monde a t il un sensDans leur livre « Le monde a-t-il un sens ? » publié en 2014, Jean-Marie Pelt, scientifique réputé et Pierre Rabhi, agro-écologiste qu’on ne présente plus,  proposent d’explorer la question du sens du monde : sens = direction ou sens = signification.

L’interview récent de Jean-Marie Pelt par James Combépine dans l’émission « Et Dieu dans tout ça ? » est l’occasion de présenter cet ouvrage auquel je me suis référé dans le ebook « à quoi ça sert ? », dont le dernier chapitre est consacré à l’application du raisonnement Valeur(s) au sens de la vie …  Les intéressés peuvent en obtenir le manuscrit en s’inscrivant à ce blog : il suffit d’indiquer vos coordonnées dans la colonne de droite 😉

Parler du sens de la vie dans un ouvrage « méthodologique » : ambition déplacée de ma part ? Sans doute. Risque de décrédibiliser la partie ‘politiquement correcte’ de l’ouvrage ? Certainement ! Mais je me suis rendu compte que si ce raisonnement, fondé sur la finalité, est valide pour la résolution de problèmes en entreprise -de la réduction des coûts d’achats à l’innovation, aux SI, à la stratégie …- , il n’en est pas moins transposable à des sujets plus humains : le projet éducatif d’une école, etc. Et j’ai observé que ça marche !

L’exploration méthodique de la question « la vie, à quoi ça sert ? » permet d’ailleurs de retrouver les fondements des positions de certains scientifiques et philosophes :

  • Kenneth Boulding, repris par von Bertalanffy et Le Moigne, présente l’humain comme un « système auto-finalisé », ce qui ferait de la vie un but en soi, une personne ne devant alors viser que ses propres besoins.
  • Une vision de la vie « égoïste » soutenue par des libertariens : Harry Browne, Ayn Rand … mais mêmes ceux-ci ont conscience que « Un individu consciemment égoïste est sensible aux besoins et désirs d’autrui. Il ne considère cependant pas ceux-ci comme des exigences, mais comme des opportunités de transactions potentielles pour rendre les deux parties plus heureuses » et acceptent donc l’interdépendance des individus.
  • On peut exprimer le processus vital comme la transformation des flux échangés avec les parties prenantes. Le but de la vie devient alors de transmettre le matériel génétique des parents aux enfants : c’est la théorie du « gêne égoïste » de Dawkins et GC Williams.
  • La « vie » ne se limite pas à chaque personne, ni même aux humains. La science nous dit qu’elle n’est pas apparue tout de suite dans l’histoire du monde, mais après une longue évolution, à partir de la matière inanimée. Jean-Marie Pelt voit à l’oeuvre le principe « d’associativité » où l’évolution a une direction – un sens ! Il souligne l’évidence de la collaboration, de l’échange, du partage … à chacune des étapes de l’évolution : des propriétés émergent à chaque niveau de mise en commun. Bien d’autres scientifiques (pas tous chrétiens ni même croyants !) explorent les mêmes voies de réconciliation des connaissances rationnelles et des traditions spirituelles : Jean Staune, Trinh Xuan Thuan
  • Ces concepts sont présents dans le reconstructionisme et la théorie de la croissance endogène de Schumpeter et ses émules.
  • Selon Teilhard de Chardin : « Tout, dans l’Univers, se fait par union et fécondation, – par rassemblement des éléments qui se cherchent, et se fondent deux à deux, et renaissent dans une troisième chose ». C’est ce que, dans « Réflexions sur le bonheur » (1943), il désigne par « centration » et «décentration » puis « surcentration ».

Evidemment, il s’agit d’un pavé dans la mare ! Commentaires bienvenus 🙂

2 commentaires



  1. A lire ou relire, l’approche de Joel de Rosnay dans « l’Homme symbiotique », ou « à quoi servira la vie, le monde aura-t-il un sens ? »…

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