Descartes introduit le « Discours de la méthode » par ces mots : « le bon sens est la chose la mieux partagée du monde« . Avec une pointe d’ironie, bien sûr, chacun pensant en être suffisamment pourvu 😉 Pourtant, il soutient que c’est vrai, et argumente ‘seulement’ que ce bon sens n’est pas toujours bien utilisé, à défaut d’une méthode pour ‘bien conduire sa raison’. Ce qui lui permet de proposer la sienne, devenue la base du raisonnement scientifique ‘cartésien’ auquel nous devons tant de progrès !
Pardonnez mon impudence d’apprenti-philosophe, mais je ne suis pas d’accord : non pas que certains manqueraient de bon sens (qui suis-je pour en juger?), mais il est manifeste que celui-ci ne soit pas bien partagé ! Bien souvent les problèmes rencontrés et les difficultés pour définir et mettre en oeuvre des solutions viennent du fait que ceux-ci concernent plusieurs personnes, dont le (bon) sens doit être combiné ! Et c’est bien difficile …
J’écris ce billet en réaction à un article bien intéressant publié hier sur un sujet plus large (assez mal résumé par le titre) : « Le numérique peut-il sauver la France ? » où l’auteur mentionne son indignation devant une expérience de service mal rendu par l’agence de sa banque. La solution pourrait en être ‘numérique’ bien entendu. Mais surtout l’utilisation collective par les acteurs de la banque de leur (bon) sens : « à quoi sert le processus mis en oeuvre ? », et quelle serait la solution la plus simple pour répondre aux besoins des parties prenantes (clients, acteurs de la banque, …) ? D’évidentes solution simples peuvent alors être mises en oeuvre, numériques ou pas.
Voir l’exemple décrit lors de la conférence BAFS 2014 pour l’agrandissement d’une gare de péage autoroutière.
Et (même si sa contribution au progrès du monde est indiscutable : je ne serai pas là sans la science qu’il a fondée …) ce n’est malheureusement pas mon seul sujet de désaccord avec Descartes … Le principal est en effet de préférer au raisonnement ‘cartésien’, présenté dans le ‘Discours de la Méthode’, le raisonnement ‘système’ developpé par Ludwig Von Bertallanfy puis en France (entre autres) par Jean-Louis Le Moigne dans « La théorie du système général« . Celui-ci est à la base du raisonnement Valeur(s) et sera détaillé en introduction d’un ouvrage en préparation à la suite de « Valeur(s) & Management ».
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