Merci à Jean-Marc Camelin, professeur à l’Ecole Centrale de Pékin et Guillaume Villon, animateur de The Innovation and Strategy Blog pour leurs intéressants articles sur la comparaison des cultures d’innovation entre France, Chine et USA !
Ayant eu la chance de travailler à des projets d’innovation impliquant des équipes dans ces pays, et aussi au Japon, en Inde, Europe de l’Ouest et du Nord, Turquie, etc. j’ai constaté en effet des variantes importantes sur les rôles relatifs du chef, de l’équipe et de l’individu, et la prépondérance entre ingénieurs, commerciaux et managers. Ces différences culturelles sont si importantes et surprenantes qu’elles ont parfois suffi à empêcher des entreprises internationales de réussir dans des projets majeurs.
Par exemple, quelle surprise (pour un européen) de voir un groupe d’ingénieurs japonais d’une entreprise globale totalement paralysés dans une séance de créativité, où la question « comment peut-on concevoir autrement notre produit ? » est posée : le design actuel ne pouvait être mis en question sans faire perdre la face au groupe et à son manager ! Seule solution : présenter les façons dont d’autres industriels ont conçu des produits similaires, dont les idées ont pu être immédiatement copiées et surtout améliorées par le groupe …
Quelles que soient ces différences selon les pays, ce qui m’a surtout frappé est la difficulté chronique de faire travailler ensemble des cultures et des métiers différents en leur faisant respecter leurs points de vues respectifs ! Et d’autant plus lorsqu’il s’agit d’intégrer au processus des acteurs externes à l’entreprise, côté clients et côté fournisseurs, pourtant indispensables pour une innovation réussie !
L’apport des méthodes Valeur(s) m’a été toujours précieux pour dépasser ces difficultés : chacune des parties prenantes peut (doit) y exprimer son point de vue, traduit dans un language commun (‘fonctionnel’) et intégré à un référentiel commun des besoins (la ‘modélisation système’, le cahier des charges fonctionnel …) qui ne privilègie ni le technique ni le commercial mais les met en relation, et permet d’envisager collectivement de nouvelles réponses -internes ou externes- évaluées collectivement.