« L’invention de l’ingénieur-designer » par Alain Cadix

alain cadixDans le dernier article de la série d’articles qu’il publie régulièrement sur l’Usine Nouvelle, Alain Cadix – ancien directeur de l’ENSCI-Les Ateliers, conseiller (technologie et design) au CEA / CEA Tech, membre de l’Académie des technologies – présente les conclusions d’une étude de l’Institut Mines Télécom sur le « Portrait de l’ingénieur 2030 » : une combinaison d’ingénieur et de designer.

Il en souligne le paradoxe :  d’un côté l’ingénieur-designer doit s’inscrire dans la rupture : « puissance conceptuelle » et « pensée de rupture » sont requises ; de l’autre il doit faire de l’usager l’alpha et l’oméga du processus innovant, ce qui lui semble rarement compatible. Et il ajoute l’absence dans ce portrait de la dimension formelle et esthétique du design : point de poésie, d’imaginaire, d’évocations sensorielles, qui sont pourtant le sel de la conception …

Applaudissons à la fois le constat de l’évolution nécessaire de la conception (doit-elle être cumulée chez le même acteur est une autre question!) et du paradoxe apparent du design ‘par les usages’.

Et poussons un peu plus loin : il faudrait se centrer sur les utilisateurs et clients, alors que ceux-ci le plus souvent ne connaissent pas leurs BESOINS, mais expriment une DEMANDE devant une solution, qu’un habile marketeur/designer leur aura donné ENVIE d’acquérir (en jouant sur des registres plutôt émotionnels).

La traduction en besoins/envies de l’observation des usages, des insatisfactions vis-à-vis des solutions existantes, des demandes (« je veux le même sans les défauts plus sexy et moins cher ») devient alors primordiale !

Pour reprendre les exemples de Alain Cadix, même si Apple se passe d’étude de marché, l’iPhone répond au besoin de communiquer de partout, d’écouter partout la musique souhaitée, d’accéder aux informations utiles … et de montrer son appartenance. Steve Jobs (et ses équipes) ont su pousser l’exigence jusqu’à répondre à ces besoins mieux qu’aucun utilisateur ne l’avait -encore- cru possible !Et créer l’envie par une communication soignée.

Ikea aussi répond aux besoins intemporels remplis par les mobiliers (avec une ingéniosité évidente pour observer et répondre aux nouvelles contraintes de la vie urbaine), en cumulant l’intérêt économique de vendre un meuble ‘non fini’ et celui de faciliter son transport. Avec une touche d’esthétique nordique, de fun dans l’image, et d’intelligence.

Faut-il compter sur le ‘génie’ pour reproduire ces modèles ?

Nos lecteurs le savent : des méthodes Valeur(s) existent, qui ont fait leurs preuves depuis des dizaines d’années, pour faciliter l’expression des besoins cachés derrière les solutions ! Et pour faciliter l’exploration avec les fournisseurs potentiels des solutions alternatives, répondant mieux aux vrais besoins/envies tout en consommant moins de ressources.

 

A quand la formation d’ingénieur-designer de la création de Valeur(s) ?! (bientôt …)

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