Notre confrère Frédéric BASCUÑANA de CafeineTV pousse un cri du coeur (citant une fameuse réplique de Depardieu) dans un article sur la question qui a rendu célèbre Simon Sinek « WHY? ».
Plein d’enthousiasme sur « la puissance d’un raisonnement structuré autour d’un WHY solide« , il note sa difficulté : « mes coreligionnaires et moi-même nous étions un peu plantés sur le “WHY” d’un projet d’éventuelle association professionnelle… Confondre le “WHY” avec le “HOW” … confondre des objectifs et des ambitions … Sous prétexte que chacun commence à répondre « parce que » : on pourrait croire que le problème a été correctement évoqué… »
Pourtant, écrit-il « Le WHY touche à notre foi la plus intime, à notre système de valeurs« , mais « Le WHY adresse un fantasme difficile à formuler » …
Voici donc un nouveau (?) promoteur de la recherche de sens collectif, de réconciliation des valeurs avec l’activité économique ! Nos lecteurs auront reconnu le raisonnement Valeur(s) ?
Mais je ne peux que réagir : il me semble que Frédéric et ses confrères (et Simon Sinek) passent à 2 doigts de la cible …
D’où mon commentaire à cet article :
« Frédéric, bravo pour ce cri du coeur : redonner du sens, de la foi, une vision collective … à nos projets est crucial.
Simon Sinek a en effet mis le doigt sur un moyen impressionnant pour mobiliser les énergies. Mais la question WHY présente un piège, tout comme sa traduction en français POURQUOI (en 1 mot) : on y répond le plus souvent « parce que », en termes de causalités (passées, impossibles à changer) …
Alors que nous cherchons à formuler un but, des finalités (futures, vers lesquelles on tend), que l’on ne trouve qu’en répondant « pour que … » ?!
Je vous propose donc de formuler vos réponses dans ces termes de « pour que … ». Et de poser une autre question, encore plus puissante : WHAT FOR / POUR QUOI (en 2 mots!).
Pour éviter la confusion (pourquoi / pour quoi), nous utilisons d’ailleurs la question « à quoi ça sert ? » pour faire exprimer les buts, les besoins à satisfaire … Pour constater son efficience, lisez le livre éponyme « À quoi ça sert ?: une approche système pour la création de valeurS » (disponible en version papier dans quelques jours).
Il ne s’agit pas juste d’un jeu de mot : il s’agit d’un changement complet de paradigme, qui est à la source de la pensée systémique, telle que formalisée par Jean-Louis Le Moigne, développée pour pallier aux limites du raisonnement cartésien (dont la causalité est un des 4 principes, et d’où la finalité est bannie) !
Il existe de nombreuses méthodes qui permettent de mettre en oeuvre systématiquement cette approche système : nous échangeons sur ce thème via le groupe LinkedIn Valeur(s) & Management. Rejoignez-nous pour continuer la discussion?
Fin août, nous organisons d’ailleurs à Genève la 2e Université de la Valeur sur ce thème « redonner du sens à l’entreprise : des méthodes et des exemples« .