Bravo à #BernardMarieChiquet de ce magnifique plaidoyer pour la création de valeurs par chaque acteur de l’entreprise, dans une vision tout à fait en ligne avec les travaux de Valeur(s) & Management.
Il propose pour ce faire, au lieu de la classique approche hiérarchique «à qui tu reportes ? », 4 questions à se poser pour devenir ‘créateur de valeurs‘:
- pour qui il crée de la valeur ajoutée ?
- quelle proposition de valeurs est délivrée au client ?
- avec qui, ses fournisseurs et les offres de service attendues ?
- quelle est sa raison d’être, son but ultime, sa finalité ?
Bravo ! Tout à fait d’accord ! Même nous résumons cela en 1 question et 1 principe : répondre à « à quoi ça sert ? » en « travaillant avec les parties prenantes ». La 2e question du raisonnement Valeur(s) est « Que suffit-il pour ce faire ? », qui permet de limiter les ressources consommées.
Ces principes ‘universels’ s’appliquent bien aussi à l’organisation d’une entreprise : holycratie et autres entreprises libérées ont re-découvert ces principes (voir le chapitre de Laurent Ledoux dans la 2e édition de « Valeur(s) & Management ») ; l’utilisation du Business Model Canvas est un ‘détournement’ salutaire puisque Prieur et Osterwalder posent les mêmes questions pour élaborer la ‘proposition de valeur’ d’un business model …
Tellement universels que je les ai entendus de la bouche du … Pape François, qui proposait aux chrétiens dans une homélie à Saint Pierre de Rome de « remplacer la question « Pourquoi? » par « Pour Qui et Pour Quoi ? » … Ces questions sont reprises au coeur (#185) de l’encyclique ‘écolo’ « Laudato Si – sur « la sauvegarde de la maison commune« .
Bienvenue Bernard-Marie au club des gens qui pensent comme ça !
Juste un point : la mise en oeuvre de ce raisonnement par un acteur dans l’entreprise ne suppose par l’abandon d’un management ‘hiérarchique’ : les rôles de coordination des ‘self-managers’ et de réflexion sur le long terme restent à mener par quelqu’un ! Ces rôles peuvent être tenus par un ‘manager’ classique (qui va devoir changer de registre 😉 ou, comme proposé en holacratie et autres entreprises Opale, par un autre ‘self manager’ dont le rôle ne serait pas ‘supérieur’ aux autres mais ciblant un autre apport de valeur … (voir l’article « à quoi sert un manager? » repris dans l’ouvrage « à quoi ça sert ? »)
De beaux échanges en perspective !